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Protestants, certains parmi mes ancêtres de l’Ardèche

Tout protestant n’accepte pas d’abjurer sa foi. Beaucoup d’entre eux préfèrent quitter la France…

Je remercie particulièrement les bénévoles de l’association Saga Ardèche pour les relevés des actes car sans ce travail je n’aurai pas eu la possibilité de rédiger ce document.

J’emploie le terme « protestants » plutôt que celui de « huguenots » : étymologie incertaine. Ce terme viendrait de l’allemand Eidgenossen qui signifie confédérés. Employé d’abord par dérision, il a commencé à se répandre vers 1559-1560.

Se référer au lexique sur le site http://huguenotsweb.free.fr/lexique.htm pour les autres mots utilisés.

Jusqu’au milieu du XVIe siècle les curés et évêques privilégient le cumul de revenus aux obligations de leur sacerdoce. Les protestants reprochent aux catholiques le clinquant de leurs cérémonies ainsi que la décoration des autels, images de la Vierge, vitraux etc. et d’autres différents quant à l’interprétation de la religion chrétienne.

C’est cet état de chose qui sème la graine du Protestantisme. Les Protestants croient que la Bible est l’unique source de la révélation spéciale de Dieu à l’humanité, et qu’elle nous enseigne donc tout ce qu’il faut pour être sauvé du péché.

Les personnes sont initiées à la religion prétendue réformée, d’abord avec les thèses de Martin Luther puis deux décennies plus tard avec celles de Jean Calvin.

Pour les calvinistes lire la Bible est une obligation ce qui entraînera l’accession à l’érudition réservée jusque-là aux religieux. Très tôt les protestants ouvrent des petites écoles et collèges. Pendant la période du Désert les pasteurs sont tenus d’instruire les enfants.

« Ainsi donc, le maître protestant faisait partie intégrante de la structure religieuse tandis que le maître catholique n’était qu’un auxiliaire ».[1]

La publication des édits : celui de Saint-Maur en 1568 interdit le culte protestant en France sous peine de mort et bannit les pasteurs.

L’édit de Nantes signé par Henri IV marque la fin des guerres de religion, entre catholiques et protestants, qui avaient ravagé la France de 1562 à 1598. Les Protestants peuvent désormais pratiquer leur religion sans être inquiétés pour leur personne ou leurs biens.

De 1598 (Édit de Nantes) à 1685 (Révocation de l’Édit de Nantes), la religion protestante est légale ; les protestants ont leurs temples, leurs pasteurs et leurs registres officiels. [2]

A la révocation de l’Edit de Nantes par le roi Louis XIV les protestants doivent déclarer baptêmes, mariages et sépultures auprès des curés. Les pasteurs fuient à l’étranger.

A partir de cette époque nous identifions nos ancêtres de la religion prétendue réformée par les actes d’abjuration notifiés dans les registres catholiques, par la vente de leurs biens immeubles (terre nue, construction ou terrain bâti) avec obtention d’une autorisation de l’Intendant de la province, par les registres

du désert de 1736 à 1792 tenus illégalement par leurs ministres du culte, et plus tard, par les registres de réhabilitation de leurs unions antérieures à l’édit de tolérance de 1787, enregistrés auprès du greffe du tribunal civil ou du curé.

« Jusqu’à l’Edit de 1788 il est impossible aux protestants d’avouer qu’ils ont été mariés par un pasteur. Ils risquent des poursuites judiciaires, de lourdes peines et surtout l’annulation de leur mariage qui rend leurs enfants illégitimes incapables de prétende à leur héritage ».[3]

D’où plusieurs dilemmes graves pour les protestants entre 1685 et 1787 :

– soit de rester fidèles à leur foi protestante ; et dans ce cas d’être des couples illégaux et leurs enfants déshérités ;

– soit de se marier devant un curé catholique, en abjurant leur foi ; dans ce cas, leurs enfants devenaient légitimes et avaient le droit d’hériter ; dans ce cas le curé catholique inscrivait en marge : N.C. (nouveaux convertis) et ne se faisait aucune illusion sur leur foi ;[4]

–  la période 1685-1733 est la plus dure appelée la période « du désert » (avec dragonnades, emprisonnements et galères) ;

« Louis de Marillac :  vers la fin de l’année 1680, il travailla à la conversion des protestants en exigeant d’eux seul les impôts arriérés, puis en les chargeant de taxes exorbitantes tant pour l’impôt que pour le logement des gens de guerre. Ceux qui se convertissaient étaient exemptés de ces charges. Peu à peu il en arriva à employer la violence pour hâter les conversions qui tardaient à se produire. C’est ainsi qu’en 1681 il faut autorisé par le ministre de la guerre Louvois (18 mars) à se servir des soldats comme missionnaires. »[5]

Confiscation des biens des consistoires* et des religionnaires fugitifs :

Biens des religionnaires fugitifs du Vivarais et du Velay : paroisse de Boffres : 19 000 livres, celle de Champis 600 livres. NDLR : (Pour plus d’explications cf page 7 et 8 de l’ouvrage).[6]

De même : 1742-1743 : L’année suivante, on recommença à faire payer des amendes aux paroisses protestantes. Quelques-unes d’elles qui avaient été épargnées jusqu’ici furent contraintes de rembourser les arrérages depuis 1733.

*consistoire : avant la révocation de l’Edit de Nantes, le mot consistoire désignait le conseil des Anciens qui dirigeait chaque église locale (ou paroisse). Il correspondait à notre actuel conseil presbytéral.

Il y a urgence pour le pouvoir royal à faire revenir dans la religion catholique les nouveaux convertis :

Colonne de gauche : catholiques ; colonne de droite : nouveaux convertis vers 1740[7]

La royauté met en œuvre des enlèvements d’enfants que l’on pratique à l’égard surtout des familles riches ; les collèges, les couvents et les maisons de propagation de la foi les reçoivent.

« La même année 1734, d’autres jeunes filles réussirent à s’évader du couvent de Privas, (….), et la fille de Boissy de Saint-Jean-Chambre. Les religieuses croyaient pourtant cette dernière tout à fait convertie. Aussi, grand fut leur désappointement quand elles s’aperçurent de son évasion. »[8]

Page 484, https://archive.org/details/histoiredesp02arna/page/n483/mode/2up?view=theater

Des exactions ont lieu des deux côtés :

« Des habitants catholiques de Préaux et de Saint-Jeure d’Ay, deux places voisines l’une de l’autre, avaient décidé de se protéger mutuellement ; mais une compagnie de protestants, de la garnison de Bosas, commandée par le capitaine Clavel, se saisit de Préaux et pilla l’église … »[9]

A Saint-Jean-Chambre en 1684 un détachement de dragons réduit en ruine le temple et fait beaucoup de ravages auprès des habitants. Le nouveau temple est inauguré en avril 1837.

Je n’ai pas assez d’éléments d’ordre familial dans les listes fournies par l’ouvrage de E. Arnaud pour reconnaitre un ou plusieurs de mes ancêtres, autre que les frères Sallier.

Certains de mes ancêtres qui abjurent à Boffres :

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53095117n/f1.item.zoom

Sosa 1952 : VERGIER Jacques, laboureur, né vers 1647 à Boffres (indiqué sur son acte de mariage), décédé le à, marié le 27/04/1677 à Boffres (vue 18) PRP 12 2 (1646/1683), AD07 avec CROZAT (CRUZAT) Judith

Sosa 1953 : CROZAT (CRUZAT) Judith, née en 1652 à Boffres (indiqué sur son acte de mariage), décédée le à date et lieu non connus – Abjuration le 21/11/1683 à Alboussière (vue 202) ;

Mariés dans le temple de la Bâtie de Crussol par le pasteur Durand ;

Abjuration le 21/11/1683 à Alboussière (vue 202), AD07 :

« L’an 1683, et le 21ème novembre honnête Judith Crozat femme de Jacques Verger laboureur du mandement de Boffre paroisse de St Disdier agée de 40 ans a fait abjuration de l’hérésie de Calvin dans laquelle elle avait vécu ici jusqu’à présent et profession publique de la R.C d et R, ayant été avertie des peines décernées contre les relaps en présence de Jacques Verger (…). »

D’autres attendent l’année 1685 :

Sosa 978 : VASSEL Nicolas, marchand drapier, né le à date non connue à Toulaud, décédé après le 21/05/1738 à Toulaud (cession 2 E 11176 du 21/05/1738 à Boffres, vue 517), marié le 31/03/1693 à Toulaud (vue 138 et vue 166) avec CHALAYE Jeanne

Sosa 979 : CHALAYE Jeanne, née le 00/00/1672 à Toulaud, décédée le 07/11/1722 à Toulaud (vue 12)

Abjuration le 16/10/1685 à Toulaud (vue 77), AD07 :

« (…) Jeanne Chalaye, habitante à Chalaye, fille à Jean Pierre Chalaye et à Izabeau Coulet, âgée de 12 ans ».

NDLR : Chalaye nom exact « les Chalayes ».

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53095117n/f1.item.zoom :

Sosa 1116 : BARATTIER (BARATHIER) Jacques, né vers 1616 à Toulaud, décédé le 23/01/1691 au cimetière à Toulaud (vue 44), marié le à date et lieu non connus avec BORD Béatrice – abjuration de la religion réformée le 10/10/1685 à Toulaud (vue 69)

Sosa 1117 : BORD Béatrice, née le à date et lieu non connus, décédée avant 06/1686 (2E 22470 du 26/06/1686, vue 37) à Toulaud.

« Le 10/10/1685, devant nous curé de Toulaud en Vivarais, diocèze de Valence Antoine Beranger agé de 45 ans, Jacques Barattier agé de 69 ans habitant aux fond (…) ont fait abjuration de la religion réformée dans laquelle il avait malheureusement vécu jusqu’à présent et promis de vivre et mourir dans la foy catholique apostolique et romaine instruits de la peine contre les relaps sans y estre forcé (…) » vue 69, AD07.

Le renoncement à sa religion autorise son enterrement dans un cimetière catholique.

Pour les sépultures, les protestants eurent leurs propres cimetières jusqu’en 1685 (extrait du livre le Gildas page 20/347).

L’origine de l’usage des cimetières familiaux est connue : l’interdiction d’enterrer dans le cimetière paroissial, terre sacrée, ceux qui refusaient les sacrements catholiques pendant la période du Désert. [10]

« Avec la Déclaration de 1736, ceux auxquels la sépulture ecclésiastique n’était pas accordée ne pouvaient être inhumés qu’en vertu d’une ordonnance du juge de police du lieu, rendue sur la conclusion du procureur du roi ou de celui des hauts justiciers. Ainsi, sur la déclaration de proches parents ou de voisins immédiats, les décès des protestants devaient être enregistrés devant un juge sur des registres pour « non catholiques ».[11]

« Quelques cimetières son anonymes, la surface est nue, rarement cimentée, parfois garnie de galets ou enherbée. L’anonymat s’explique en partie par l’histoire du protestantisme. Jean Calvin recommandait des funérailles honnêtes, décentes, sans pratiques superstitieuses ; il recommandait qu’il n’y ait pas de pierre tombale, ni de prêche au cimetière, ni d’offrandes. Les versets bibliques gravés sur les stèles sont également un signal protestant. Ils sont presque toujours absents des cimetières crées par des familles catholiques »[12]

Son fils Jean, mon Sosa 558, se marie à l’église son père ayant renié sa religion.

Sosa 558 : BARATTIER Jean, né vers 1653 à Toulaud, décédé le 18/05/1723 à Toulaud (vue 22), marié le 25/06/1686 à Toulaud (vue 96) avec COMBEL Esther (Aster) –cm 2 E 22470 du 03/06/1686 à Saint-Georges les Bains (vue 37)

Sosa 559 : COMBEL Esther (Aster), née date non connue à Bourg Les Valence, décédée le 04/03/1733 à Toulaud.

La petite fille de Jacques épouse catholiquement un de mes ancêtres drômois :

Sosa 278 : BAL Jean, né le 27/04/1689 à Saint-Donat, décédé le 13/12/1749 à Saint-Donat, marié le 03/11/1725 à Valence (paroisse Saint-Jean) (vue 172) avec BARRATIER (BARATIER) Jeanne

Sosa 279 : BARRATIER (BARATIER) Jeanne (Jeane), née le 26/11/1689 à Toulaud (vue 33), décédée le 22/12/1770 à Saint-Donat

Cm 2 E 8885 du 08/10/1725 chez Tracol Jacques à Saint-Péray (vue 551, AD07)

Tout protestant n’accepte pas d’abjurer sa foi. Beaucoup d’entre eux préfèrent quitter la France.

Les premiers départs : milieu XVIème siècle – première moitié XVIIème siècle.[13]

« Le château de Mirabel jouait alors un rôle stratégique pour les protestants et assurait le passage des Huguenots vers le Dauphiné et la Suisse car il était possible de rejoindre Privas via la vallée de l’Auzon, en évitant le col de l’Escrinet et la vallée du Rhône tenus par les catholiques. »[14]

Un de mes aïeuls ou son frère Jacques PONTON fuit notre pays pour arriver en Suisse.

Plus deux autres notices au nom de Pouton Jacques mises en ligne sur refuge huguenots :

http://www.refuge-huguenot.fr/resultats.ph :

Le 22 septembre 1687 PONTON Jacques de Saint-Jean-Chambre a reçu 2 florins 40 couronnes, sans provenance précisée.

De Schaffhouse, point de sortie principal de la Suisse, le protestant se dirige, sous la conduite d’un guide, vers Erlangen Bayreuth et le Brandebourg, par Heidelberg jusqu’à Francfort-sur-le-Main ou plus loin dans d’autres pays.

Jacques Sallier et Antoine Sallier*, de Boffres, frères sans doute**. Le second, cardeur de laine, se réfugie à Lausanne et sert de guide aux camisards Billard, Dupont et Mazel, qui soulèvent le Vivarais en 1709. Il est à Neuchâtel le 24 mars 1710. Il a été naturalisé (page 366 de l’ouvrage).[15]

* naissance à Champis (La Bâtie de Crussol) le 03/02/1675 (Saga Ardèche). Cette personne pourrait être collatérale de mon ancêtre Sallier Jeanne (Sosa 987).

** ils ont tous les deux, pour une naissance dans la même paroisse, pour parents : père Mathieu et mère Jeanne Courret (ou Couvert). Jacques décède le 14/02/1700 à Lausanne canton de Vaud (Suisse).[16]

https://www.reformes.ch/chroniques/2021/06/largovie-inaugure-son-troncon-du-sentier-europeen-des-huguenots-suisse-argovie

La Suisse accueille temporairement près de 60 000 réfugiés ; 20 000 s’y seraient installés d’après Quadroni, Dominique et Ducommun, Marie-Jeanne : le Refuge protestant dans le Pays de Vaud https://journals.openedition.org/abpo/2848?lang=en

Les migrants se déplacent notamment vers la Prusse suite à l’Edit de Potsdam du 29/10/1685, rédigé en français et distribué même clandestinement dans notre pays.

Les pays du « Refuge », ces pays qui accueillent les religionnaires sont l’Angleterre, les Pays-Bas, les états protestants du saint-Empire germanique (Palatinat, Brandebourg, Wurtemberg, la Hesse), les Etats-Unis, l’Afrique du Sud.

La période du « Désert » ou « Sous la Croix » désigne principalement les années où les protestants doivent vivre leur foi dans la clandestinité ; les pasteurs sont itinérants ; ils animent – en plus de l’enregistrement des actes baptêmes, mariages et sépultures- des assemblés ; pour ces dernières ils sont secondés par des prédicants ou prédicateurs sans formation.

« On sait que les pasteurs du Désert consignaient d’abord leurs actes sur des brouillons. Quelquefois Pierre Duran et un peu plus tard Mathieu Morel écrivaient avec des lettres grecques. Ils les recopiaient ensuite dans un registre sur papier timbré caché en lieu sûr. Ainsi, en cas d’arrestation, on ne trouvait sur eux que quelques pages de brouillon que l’on peut retrouver parmi les pièces du procès. »[17]

Sosa 204 : CHAUMIER Pierre, travailleur de terre, né vers 1731 à Saint-Cierge la Serre, décédé le 18 floréal an 12 (08/05/1804) à Saint-Cierge la Serre (vue 22), marié le 27/02/1772 à Saint Cierge la Serre avec COSTE Catherine

Sosa 205 : COSTE Catherine, née le 15/12/1740 à Saint Cierge la Serre, décédée le 26/01/1823 à Saint-Cierge la Serre (vue 2) ;

A la déclaration de sa naissance : il est noté « fille bâtarde » ;

Je suppose que ces parents se sont convertis entre la date de sa naissance et son mariage catholique :

Vue 5, 170/1792, Saint-Cierge la Serre, AD07

Sosa 216 : PONT (PONS) Jacques (Jaques), cultivateur, né le 23/03/1725 à Saint-Jean Chambre (vue 128), décédé le 1er jour complémentaire an 8 (17/09/1800) à Saint-Jean Chambre (vue 463), marié le 27/04/1741 à Saint-Jean Chambre (vue 6) avec BOIS (BOUIS) Antoinette

Réhabilitation de leur mariage le 24/05/1788 à Saint-Jean Chambre (vue 108) –cm du 04/04/1751

Sosa 217 : BOIX (BOIS) (BOUIS) Antoinette (Anthoinette), née date non connue à Saint-Apollinaire de Rias, décédée date non connue à Saint-Jean Chambre

Voir la transcription de l’acte de réhabilitation plus loin dans cet écrit.

Vue 6, PRD 17, AD07      

Le pasteur François COSTE qui célèbre l’union :

« Le 15 mai 1741 François Coste vient renforcer Peirot, ainsi que Dunières, mais Jean Pierre Fauriel Ladreyt qui ne s’est pas remis de la mort de son frère quitte le Vivarais pour s’établir en Angleterre. »[18]

« Le pasteur François Coste dit Juston était originaire de Saint-Jean-Chambre. Après ses études au séminaire de Lausanne dirigé par Antoine Court, il est consacré en 1741. Ce registre qui couvre les années 1741 à 1746 et donc le premier de son ministère. C’est le seul que nous ayons.

En 1752, le pasteur Coste découragé par les difficultés et la répression conduit jusqu’à Rotterdam une troupe d’émigrants du Vivarais à destination de Dublin. Par la suite il exerça son ministère tantôt en bas Languedoc tantôt en Vivarais puis en Suisse. En 1768 le synode décida de lui réclamer ses registres de baptêmes et de mariages. Les retrouvera-t-on un jour ? » vue 2/299, PRD17 1741/1788, AD07.

L’Edit de Tolérance signé par le roi Louis XVI permet aux protestants de bénéficier de l’état civil sans avoir l’obligation de se convertir au catholicisme.

L’acte de réhabilitation, vue 108, PRT 04 2, 1788, Vernoux, AD07 :

« Du vingt-quatre mai mil sept cent quatre-vingt-huit, dans la maison de la Dame veuve abrian en la ville de Vernoux par devant nous et juge mage sont comparus Jacques Ponse et Antoinette Bois habitants au Puy, paroisse de Saint-Jean-Chambre lesquels, pour se conformer à l’Edit de Novembre 1797, enregistré au Parlement de Toulouse, le vingt-trois février suivant, et publié en l’Audience du Sénéchal d’Annonay, du 13 mars, Nous déclarent, en présence de Sieur Jean Antoine Pourret juge de Vernoux, Jean Antoine Sabatier notaire, Jacques Bernard Victor Saint André et Maurice Faure tous habitans au dit Vernoux qu’ils se sont unis en vrai et indissoluble Mariage, à la suite du contrat civil qu’ils ont passé le 04 avril 1741 et que leur Union conjugale a été suivie de la naissance de cinq enfants vivants (…).

Nous requérant de leur donner acte de cette Déclaration, que Nous dit Juge-Mage, Lieutenant Général, leur avons octroyé, pour leur servir et valoir, ainsi que de raison, en conformité de sus-dit Edit, et Nous sommes signé avec lesdits témoins. Non les parties illitérées de ce requis. »

Deux ans plus tard la déclaration des droits de l’Homme et du citoyen en 1789 proclame la liberté de conscience et le libre exercice du culte. Les protestants deviennent des citoyens à part entière.

Sans oublier que « peu après le départ de Koenig*, sous le régime de la Terreur, tous les temples protestants et toutes les églises catholiques de France furent fermés par ordre de la Convention nationale, et les ministres des deux cultes contraints de cesser leurs fonctions sous peine de mort, comme aux plus mauvais jours de Louis XIV et de Louis XV. [19]

* Koenig est un pasteur.

Les temples sont reconstruits entre 1820 et 1860.

D’un cousinage de ma branche maternelle « Pont » ou « Ponts » :

Le 16/01/1791 à Saint-Jean Chambre Jean Jacques Ponton épouse Marguerite Riou : déclaration de mariage, vue 414, AD07.

Le 05/02/1792 toujours à Saint-Jean Chambre le même couple se marie devant le pasteur Jacques Rattier, PRD 11, vue 326, AD07.

Double mariage : devant le pasteur pour leur foi, devant le curé pour leurs droits.

Que peut-on en conclure : que le catholicisme a éradiqué le protestantisme ?

Pour aller plus loin :

Les protestants entre exil et espoir de Pierre Coulet édition Dolmazon

https://www.bible-ouverte.ch/messages/livresretranscrits/100-livres-retranscrits-reforme-a-neuchatel/638-reformation-ne-7.html

http://www2.culture.gouv.fr/public/mistral/caran

https://journals.openedition.org/diasporas/3015

https://sammlungen.ulb.uni-muenster.de/hd/content/pageview/1656787

Compléments d’information :

On appelle encore du nom de Boutières, autrefois Boteria, la partie montagneuse de l’Ardèche, qui s’étend du Rhône au sommet de la chaîne cévenole, et correspond aux cantons de Privas, La Voulte, St-Pierreville, St Martin de Valamas et St-Agrève.

Les Boutières constituaient ainsi la partie centrale du Vivarais, tandis qu’on appelait la partie méridionale le pays des Royols, et la partie septentrionale, le pays des Bedos.[20]


[1] Page 50, scolarisation et religion dans le diocèse de Die, XVII, XVIIIe siècle, BH 1387, AD26

[2] http://www.geneanet.org/blog

Guide des archives des familles protestantes en France : guide publié par les Archives nationales en 1987 ; associations généalogie protestante ; internet …. –Chantal Cosnay, généalogiste professionnelle à Aix en Provence pour la CSGHF.

[3] Page 12, revue Racines Drômoises numéro 131 de 2020 

[4] http://www.geneanet.org/blog

Guide des archives des familles protestantes en France : guide publié par les Archives nationales en 1987 ; associations généalogie protestante ; internet …. –Chantal Cosnay, généalogiste professionnelle à Aix en Provence pour la CSGHF.

[5] Page 84 journal de Jean Migault, maître d’école : 1681/1688, pdf dans Gallica

[6] Page 400, https://archive.org/details/histoiredesp02arna/page/n7/mode/2up?view=theater

Histoire des Protestants du Vivarais et du Velay, par E. Arnaud, pasteur, volume second, édition Grassart – source : http://vivelay.org/Vivelay2013/bibliotheque.html

[7] Page 418,  https://archive.org/details/histoiredesp02arna/page/n7/mode/2up?view=theater

Histoire des Protestants du Vivarais et du Velay, par E. Arnaud, pasteur, volume second, édition Grassart – source : http://vivelay.org/Vivelay2013/bibliotheque.html

[8] Page 154,  https://archive.org/details/histoiredesp02arna/page/n7/mode/2up?view=theater

Histoire des Protestants du Vivarais et du Velay, par E. Arnaud, pasteur, volume second, édition Grassart – source : http://vivelay.org/Vivelay2013/bibliotheque.html

[9] Page 43, Arnaud, Eugène (1826-1905). Auteur du texte. Histoire des protestants d’Annonay en Vivarais pendant les trois derniers siècles, par E. Arnaud, 1891, dans Gallica

[10] Page93, voyage à pied à travers le Vivarais et le Velay en 1841 par François David Délétra, édition Olivetan.

[11] Page 41, les registres paroissiaux racontent la vie de nos ancêtres par Thierry Sabot, édition Thisa

[12] Page 47 à page 51, les cimetières familiaux par Jean-Claude Rouchouse, revue drômoise numéro 565 de 09/2017.

[13] Pdf, Les réfugiés protestants de la Châtellenie de Lille en Hollande, thèse d’Alain Desrousseaux, Université d’Artois

[14] https://www.medarus.org/Ardeche/07commun/07comTex/mirabel.htm

[15] Page 23,  https://archive.org/details/histoiredesp02arna/page/n7/mode/2up?view=theater

Histoire des Protestants du Vivarais et du Velay, par E. Arnaud, pasteur, volume second, édition Grassart – source : http://vivelay.org/Vivelay2013/bibliotheque.html

[16] Familysearch registres des protestants 1566-1897

[17] Page 34, Saint-Maurice en Chalencon sur le site Vivalay

[18] Page 18, pdf de Chalencon à Silhac, cahier PHA numéro 4, site Vivalay

[19] Page 123, Arnaud, Eugène (1826-1905). Auteur du texte. Histoire des protestants d’Annonay en Vivarais pendant les trois derniers siècles, par E. Arnaud, 1891, dans Gallica

[20] Chapitre IX, tome 1, les Huguenots du Vivarais par le docteur Francus, éditions la bouquinerie

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