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La Chapelle en Vercors, départ de ma branche cognatique catholique

La Chapelle en Vercors, départ de ma branche cognatique catholique

Avant-propos : Les registres paroissiaux perdus ou brûlés ont amenés, de 1744 à 1747, des tentatives de reconstitution des registres période d’actes passés entre 1709 et 1736 à La Chapelle en Vercors.

Afin de pouvoir poser la recherche de mes ancêtres par génération j’ai analysé tous les contrats de mariages au nom de Guillet, Guillot, Guilhot, dans les paroisses de la Chapelle en Vercors, Saint-Martin en Vercors, Saint-Agnan en Vercors, Saint-Julien en Vercors, Vassieux, Saint-Jean en Royans, Die et Crest.

J’ai, également, relevé tous les actes de baptême, de mariage et de sépulture ainsi que des testaments et autres documents notariés pour les lieux nommés ci-dessus.

Les fascicules qui m’ont permis ce travail sont ceux de l’association Egda.

Les voies au 1 siècle avant/V siècle après JC :

Extrait de l’exposition « chemins faisant : une histoire des routes du Vercors », année 2020, AD26

« L’absence de route praticable était censée mettre les communautés villageoises relativement à l’abri du passage des gens de guerre, les routiers du Moyen Age comme leurs confrères plus tardifs s’écartant peu des ‘sentiers battus’ ».[1]

« Forteresse naturelle, le Vercors est une terre où se réfugier, se cacher, s’isoler. Sans accès facile durant des siècles, elle a forgé une population indépendante et courageuse ».[2]

Cependant, comme je le relève plus loin dans ce document, les chemins menant à la plaine existent par exemple pour aller à Pont en Royans.

« Au Moyen Age, le village se trouvait à l’est du bourg actuel, sur le piton rocheux de Foirevieille. Son église et sa centaine de maisons étaient protégées derrière les murailles de la forteresse de la Bâtie. Elle s’appelait la Bâtie de l’Orme en 1253, la Bâtie des Monts de la Vernaison en 1313, puis tout simplement la Bâtie.

En 1573, de Gordes, lieutenant du roi et chef catholique reprend la place tenue par les protestants et fait démolir le château.  Du village originel comme de la forteresse ne restent que quelques ruines ».[3]

« Les Vaudois du XIVe siècle remplacés ensuite par les protestants au XVIe siècle, se sont réfugiés aux montagnes. Ces derniers avaient conquis le Diois de 1562 à 1569 ».[4]

« Mes ancêtres diois au XVe siècle et suivant ‘montaient’ par le col du Rousset avec leurs mules, bien avant le raccourci réalisé par le tunnel de Rousset. Il fallait une journée pour monter de Die par Chamaloc ou par Romeyer, traverser le mandement de Rousset, et encore un jour pour redescendre avec leur tribut de quelques poules et menues monnaies de La Bâtie de Vercors (La Chapelle en Vercors) ».[5]

E. Lavisse dit que sous Louis XIV les pâturages couvrent une grande partie du royaume. Ils s’étendent surtout dans les régions de montagnes et de collines de la Lorraine, du Dauphiné et de la Provence…

(Page 225, tome 8, les charges des classes rurales, E. Lavisse).

Le chemin d’accès a peut-être été facilité par les mouvements de transhumance des brebis ?

Les hauts plateaux accueillent en majorité des brebis venant des Bouches du Rhône (de la Crau), du Vaucluse, du Gard et des Alpes de Haute-Provence mais aussi du Royans, du Diois et de la Gervanne dit l’article de la revue page 9 et page 15 Vercors numéro 75 de mai 2019.

Extraites de l’exposition « chemins faisant : une histoire des routes du Vercors », Année 2020, AD26

L’ancienne place -place de l’église- de la Chapelle en Vercors :  

       

Ecole d’architecture de Grenoble, laboratoire espace rural et montagne, 1984. Dessins et relevés par MM. Legoupil, Sallin, Schweizer et Tirard sous la direction de MM. Lyon-Caen et Schneegans, exposition en 2019, AD26

Le clocher de l’église date du 16ème, 17ème siècle.[6]

L’ancêtre de ma branche maternelle Louis GUILHOT (GUILLOT) (Sosa 768), marchand, nait vers 1673 à La Chapelle en Vercors (manque les registres), décède le 07/05/1741 (vue 70) à La Chapelle en Vercors. Il se marie -date non connue- avec Catherine Ripert qui décède le 07/12/1745 à la Chapelle en Vercors.

En 1698 ce village compte 808 habitants (page 81 du tome 40 de la Société d’archéologie et de statistique de la Drôme).

Le meunier Louis Magnan au hameau des Bayles fait sa farine avec son moulin à eau qu’il exploite. Mes ancêtres, ainsi, sont approvisionnés en pains (13/08/1742, 1735/1742, C 95, AD26).

En 1715 Louis habite dans le village de la Chapelle en Vercors (2 E 14670 du 27/03/1715 vue 38).

Exerçant la profession de marchand, Louis signe des transactions chez le notaire de Saint-Martin en Vercors dont le ou les témoins viennent quelquefois de Gresse en Isère (2 E 14659 folio 146/147 le 23/05/1715).

Au 01/08/1742 sa famille et lui ont pour coseigneur Jean Malsan, habitant à la Chapelle de Vercors qui déclare posséder une trente deuxième position de la seigneurie de Vercors tenu à titre de ferme par le nommé Jean Blanc (C 95, AD26).

En 1762 Louis Alexandre Expilly relève le nom des nobles ayant des terres à La Chapelle en Vercors : il s’agit du sieur de Bonne, capitaine au régiment de Navarre, le sieur de la Morte, le sieur de Plan de Sieyès* et la marquise de Sassenage.[7]

*Plan de Sieyès : reboulel ou Recoubeau : cette famille acquit de grands biens en Dauphiné, par suite de l’alliance du conseiller Jean de Sieyès avec Melle de Veynes du Prayer (vue 549, Armorial du Dauphiné).

Louis fait mettre par écrit ses dernières volontés le 11/04/1736 étant détenu de maladie corporelle

(2 E 14671 folio 187) ; sur son testament il est indiqué GUILLOT Louis, fils de Pierre, travailleur de La Chapelle de Vercors.

Il donne legs à ses enfants André, Anne, Magdeleine, Marie, Jean, Jacques et Louis (dans le mariage avec Jeanne ARTHAUD) ; Lègue à Catherine RIPERT qu’elle vive avec Louis ;

Louis est maréchal-ferrant : « Seuls les maréchaux-ferrants avaient qualité, disent les statuts de 1687, pour ferrer, panser et médicamenter toutes sortes de bêtes chevalines. Ce mot médicamenter peut étonner : jusqu’au XVIIIe siècle, les maréchaux furent en même temps vétérinaires ». [1]

Avec le métier de son fils, Catherine peut voir les diverses personnes et peut être, ainsi, éviter l’ennui.


[1] http://dianescianima.free.fr/metiers/marechalferrant.htm

La signature de Louis (marié à Catherine Ripert), celles de ses enfants et de son frère :

Signature de Louis dans un acte notarié 2 E 14662 folio 65 le 20/05/1728 où il paye un maitre pour apprendre à Jacques Guillot le métier de cordonnier.

De son fils Jacques 2 E 14662 folio 81 du 14/11/1728 :   

Et celle en 06 1743 sur son contrat de mariage :

Au contrat de mariage de Jean 2 E 14660 folio 311 du 27/03/1720 :

Louis (maréchal ferrant) fils de Louis (x Ripert) 2 E 14666 folio 210 du 29/08/1738 :

La fille Catherine de Louis (maréchal ferrant), née en 1728 qui signe le 17/08/1745 son acte de mariage :

De son frère Henry :

A la vue de la graphie de leurs signatures je peux penser que la plupart de mes aïeuls savent lire, écrire (selon s’il y a un régent). En 1644 il y a « un maistre d’escole » écrit Charles Jacques de Leberon dans ses visites pastorales des diocèses de la Drôme.[1]


[1] Page 435, tome 47, année 1913, Société d’archéologie et de statistique de la Drôme

J’attire l’attention sur ce que dit Thierry Sabot : « il ne faut pas confondre capacité à lire et aptitude à écrire ou à signer : en effet, il semble bien que les individus sachant lire étaient beaucoup plus nombreux que ceux sachant seulement écrire ou au moins signer ». [8]

La fréquence de signature d’un de nos ancêtres en tant que témoins nous renseigne sur la notoriété de celui-ci dans le village et le fait d’habiter celui-ci :

Louis Guilhot est requis assez souvent en tant que témoin par exemple dans le 2 E 14660 vue 294, 295.

Louis paie au total 1340 livres (soit l’équivalent de 18 444 euros [9]) pour les dots de ses enfants :

  • Cm 2 E 14660 folio 311 du 27/03/1720 (vue 315) : Jean Guilhot x Jaliffier Marguerite

Dot de 120 livres + une bague en or achetée par Louis Guilhot ;

  • 2 E 14662 folio 194 du 09/07/1725 :

Mariage d’Anne Guilhot x GERIN Jean

Dot principale de 300 livres plus d’autres petites sommes ;

  • Cm de Louis x ARTHAUD : le père de louis a donné 240 livres

La même somme que pour le mariage de Marie x BERARD Pierre ;

Lu sur le cm 2 E 14671 folio 124 (vue 141) du 24/07/1735 ;

  • 2 E 14666 folio 211 du 30/08/1738 : André Guilhot :

Dot : 200 livres plus 140 livres

« Deux villages fournissant l’essentiel des maîtres du Vercors. En effet, tous les maitres originaires du Vercors viennent de Vassieux et de la Chapelle en Vercors ».[10]

Pour que l’école physiquement existe il faut que les habitants payent et rétribuent le maitre. Il appartient à chaque communauté de s’investir financièrement pour l’instruction de ses enfants.

Le financement de l’instruction se fait par un impôt local réparti en même temps que la Taille, de richesse, c’est-à-dire qu’une personne riche paie plus qu’une autre pauvre.

« On y compte un quart de feu pour les fonds nobles, et 5 feux trois quarts, un douzième et un trente-deuxième de feu pour les biens taillables, y compris néanmoins un tiers, un vingt-quatrième et un quatre-vingt-seizième de feu pour les fonds affranchis. Cette paroisse est à 6 l. et deux tiers E.N.E. de Valence ».[11]

« Mais pour imposer ces charges locales, il est impératif de recevoir la permission de l’intendant. Selon l’attitude et la position de l’intendant vis-à-vis de l’instruction du petit peuple des campagnes, ce dernier va représenter un frein à l’instruction ou bien, au contraire, il va l’accompagner dans son développement. »[12]

Les communautés choisissent seules leurs maitres d’école et sont juges de leurs capacités. 

« Il arrive fréquemment que le régent *soit aussi secrétaire de mairie et ce, dès le XVIIe siècle ».[13]

*régent, précepteur de la jeunesse : enseignant

« D’après Bonnin, ce sont donc les notables* qui décidaient de la tenue d’une école dans le village et, par le biais des délibérations consulaires, il apparaît que tous partageaient le même souci de l’instruction ».[14]

*Notables : propriétaires fonciers parmi les plus importants de la communauté.

« Le rôle du précepteur de la jeunesse est, en effet, de veilleur à l’assiduité religieuse des enfants/auxiliaires privilégiés du clergé paroissial, les maitres d’école font l’objet d’une surveillance constante de la part des autorités religieuses ».[15]

D’après l’annexe 12 du mémoire scolarisation et religion dans le diocèse de Die, XVII -XVIIIe siècle, La Chapelle en Vercors compte 97.2 % de catholiques.

Les paysans, à la fin du 17ème siècle, ont besoin de leurs enfants pour les aider aux champs et n’envoient pas ceux-ci apprendre à lire et à écrire.  

Ferme ancienne située au hameau des Bernards [16]:

Je traite le domaine instruction/statut social et finance dans cet écrit par manque de plus de documentations en lien avec cette paroisse.

Pour conclure, si mes aïeuls sont instruits ne serait-ce t’il pas parce, plus en avant dans le temps, les protestants ont fui le diois pour se réfugier dans les montages ; ce qui a permis à des villages des hauts plateaux la présence de régents ou précepteurs de la jeunesse. Être de la religion dite réformée oblige les dits protestants à savoir lire et écrire afin qu’ils avoir accès aux Saintes Ecritures (voir mon article « Protestants, certains parmi de mes ancêtres »).


[1] Page 174, routiers et capitaines… par Claude Magnan, revue drômoise n°512-513 de 09/2004

[2] Page 8, le Vercors magazine du Parc naturel régional, numéro 71 de 05/2017

[3] Page 108, la Drôme insolite de Pierre Palengat

[4] Page 1060 à page 1063, Le petit collines numéro 18, juin 2016, folios 1033 à 1092

[5] Page 1060 à page 1063, Le petit collines numéro 18, juin 2016, folios 1033 à 1092

[6]http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/merimee_fr?ACTION=CHERCHER&FIELD_1=INSEE&VALUE_1=26074

[7] Page 108, volume 6, dictionnaire géographique, historique et politique

[8] Page 13, revue les signatures de nos ancêtres par Thierry Sabot, collection contexte, éditions Thisa.

[9] https://convertisseur-monnaie-ancienne.fr/?Y=1725&E=0&L=1340&S=0&D=0

[10] Page 74, Les petites écoles et l’alphabétisation dans trois communes du Diois, 09/1996, BH 1541, AD26

[11] Page 219, tome 2, dictionnaire géographique, historique et politique des Gaules et de la France, par Jean Joseph Expilly, 1784

[12] Page 16, 17 Les petites écoles et l’alphabétisation dans trois communes du Diois, 09/1996, BH 1541, AD26

[13] Page 125, Scolarisation et religion dans le diocèse de Die, XVII-XVIIIe siècle, 06/1975, BH 1387, AD26

[14] Page 10, Les petites écoles et l’alphabétisation dans trois communes du Diois, 09/1996, BH 1541, AD26

[15] Page 48, 49, Scolarisation et religion dans le diocèse de Die, XVII-XVIIIe siècle, 06/1975, BH 1387, AD26

[16] Ecole d’architecture de Grenoble, laboratoire espace rural et montagne, 1984. Dessins et relevés par MM. Legoupil, Sallin, Schweizer et Tirard sous la direction de MM. Lyon-Caen et Schneegans.

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