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Médaille de mère de famille à ma grand-mère maternelle

A l’occasion de la fête des mères de l’année 1944 « le Secrétariat général à la Famille avait tenu à témoigner de façon tangible sa reconnaissance aux mères françaises, spécialement aux plus méritantes. »[1]

Ma grand-mère maternelle, Odette, ayant eu huit enfants, obtient la médaille d’argent ainsi qu’un bon pour une paire de chaussures et des tickets pour 2 kilos de sucre.

En 1939 le ministère du Ravitaillement est créé, chargé de l’orientation de la production agricole, de la centralisation des produits ainsi que de la répartition équitable entre toute la population française.

Pour cela, par le décret du 10 mars 1940, la France met en circulation des cartes d’alimentation.

Il existe également des tickets de rationnement pour les vêtements et articles textiles.

Carte de rationnement achats de chaussures :

Je vais survoler cette période tant qu’il y aurait à relater.

« Le ravitaillement devient de plus en plus difficile. Chaque jour pour maman, c’est un véritable tour de force que d’assurer nos repas et préparer une gamelle potable pour papa. (…) c’est le hasard qui décidera des légumes qu’elle va rapporter car le commerçant déchargera de sa voiture ce qui lui-même aura trouvé aux Halles : navets, topinambours, rutabagas, brocolis, choux rouges, seuls légumes en vente libre. (…) Aussi elle apprend un matin ou l’autre que le ticket DZ ou DA ou DW est validé chez le commerçant om nous sommes inscrits pour 1 kg de pommes de terre ou bien 500 g de pâtes ou encore 300 g de lentilles. Alors aussitôt il convient de courir à l’épicerie et prendre la file d’attente car les retardataires risquent fort de se heurter à l’écriteau « distribution épuisée » ! ».[2]

Les premières cartes de rationnements sont distribuées dès octobre 1940 pour les produits de base : pain, viande, pâtes, sucre. La population française est partagée en sept catégories (selon l’âge de l’individu, selon s’il travaille ou pas) : à chaque catégorie sa carte spécifique.

« Exprimé en rations journalières individuelles, on a en moyenne : 250 grammes de pain, 25 grammes de viande, 17 grammes de sucre, 8 grammes de matière grasse et 6 grammes de fromage.

Avec un tel rationnement, la nourriture d’un homme ne dépasse pas 1200 calories/jour alors qu’il est généralement admis qu’il en faut 2400 ! ».[3]

Les parents laissent leurs enfants, même ceux de la maternelle, manger à la cantine : c’est l’assurance qu’ils auront un repas.

Il faut se tenir au courant de à quel endroit trouver les produits, deviner l’heure à laquelle débute la file d’attente qui permettra de remplir son panier, surveiller le compteur de gaz et celui de l’électricité.

Le prix du sucre en morceau, en 1940, augmente de 59 %.[4]

En France en 1944, avant la libération, le prix du beurre était cinq fois supérieur au tarif officiel, et le prix des œufs était quatre fois plus élevé.[5]

Il manque tellement de produits que pendant la période de l’année 1943 et 1944 de nombreux coupons ne sont pas utilisés.

Le marché noir bat son plein :

« Le marché noir, c’est Pinton, le boucher, et la mère Mourdin, l’épicière. Ils disent à maman qu’ils n’ont pas ce qu’elle veut. Mais, après réflexion, ils en auraient peut-être… ils peuvent lui trouver, parce qu’un de leurs amis ira en chercher à la campagne. Il faudra compter avec les frais supplémentaires et les risques qu’il prend. Ce sera beaucoup plus cher… trois ou quatre fois ou même plus que le prix affiché, quand on donne des tickets. (….) Au marché noir, on peut se procurer de fausses cartes de tickets. ».[6]

Le mariage d’Odette, née RIVIER, avec Fernand GUILHOT est le 18/06/1927 à Valence.

Ces années n’ont pas dû être faciles autant pour ma grand-mère que pour mon grand-père réformé pour raison de santé à son service militaire.

Leur premier enfant, Gilbert, né le 10/11/1927 au 37 avenue de Chabeuil à Valence.

En 1931, au 17 quai du Rhône, je retrouve mes grands-parents, Gilbert et deux autres enfants nés entre temps.

Ma grand-mère se rapproche de sa maman dans le quartier qu’elle habitait avant son mariage.

En 1936 toujours dans la même rue mais au 7 quai du Rhône né Maurice.

Mon grand-père Fernand travaille en tant que cartonnier chez Vallon Mayousse à Granges les Valence.

Plan de 1935, cote 106, 404/405, archives municipales Valence

En 1946 la famille Guilhot habite au 109 rue Montplaisir avec tous les enfants, le dernier né en 1943.[7]

Ma grand-mère perçoit les allocations familiales :

Le décret-loi du 12 novembre 1938 crée des allocations familiales indépendantes du salaire et des entreprises.

Le 29 juillet 1939 un texte loi renforce la progressivité du barème pour les allocations à partir du troisième enfant, supprime l’allocation au premier enfant au profit d’une prime à la première naissance.

Vers l’âge de leur retraite, mes grands-parents achèteront une maison rue des Basses Crozettes à Valence.

La famille réunie pour une photographie vers l’année 1949 :


Tante Marie « la tante des Baumes »

Son mari « l’oncle Beaugiraud » :

Odette Rivier :

Fernand Guilhot :

Louise Guillot épouse x1 Rivier, x2 Sapet :

Ginette Guilhot :

Hippolyte Guillot (frère de Louise et de Marie Guillot) :

Quatre des enfants de Fernand Guilhot x Odette Rivier :

De gauche vers la droite : Maurice, André, Henri et Yves :

(Manquent Gilbert et Pierre)

Yolande Guilhot :

Mauricette épouse Sapet (belle fille de Louis Guillot) avec un de ses huit enfants qu’elle aura :

Le mariage de Gilbert en 1951 à Valence :

Gilbert :

Pierre :

[1] 25/05/1944, l’Impartial à Romans, 8ème année, numéro 346.

[2] Page 20 Raymond Ruffin, « paroles de l’ombre », lettres et carnets des français sous l’occupation 1939-1945, édition les arènes.

[3] https://nithart.com/fr39-45.htm

[4] https://france-inflation.com/prix_depuis_1900_en_france.php

[5] L’Europe barbare, Keith Lown, édition Perrin.

[6] Page 38, Jean Bailleul, « paroles de l’ombre », lettres et carnets des français sous l’occupation 1939-1945, édition les arènes.

[7] Recensements, Série F, archives communales de Valence.

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