Jacques Guilhot né le 16/10/1709 échappe au grand froid qui déferle dans la nuit du 05 au 06 janvier 1709 :
« Le sol se fige. A Nyons, la gelée brise les pierres et fend chênes et noyers jusqu’aux racines. Les températures tombent de -10 à -20°C. le Rhône est pris par les glaces ».[1]
De Louis Guilhot établi à La Chapelle en Vercors, seul son fils Jacques descend en direction de la vallée, à Montclar sur Gervanne.

Extraite de l’exposition « chemins faisant : une histoire des routes du Vercors », Année 2020, AD26
Voici l’itinéraire possible suivi par mon ancêtre pour arriver à Montclar : les chemins de la transhumance :

Extraite de l’exposition « chemins faisant : une histoire des routes du Vercors », Année 2020, AD26
Auparavant Jacques s’en est allé à Pont en Royans faire son apprentissage du métier de cordonnier pour une durée de deux ans chez un maitre (2 E 14662 folio 65 du 2005/1728, AD26). Il a 19 ans.
Le 04/06/1743 il se marie avec une fille de Montclar : Isabeau Rochette. Il est dit travailleur.
Il se marie à l’église Saint-Marcel datant du XIIe siècle[2] :

En 1744 aussi le grand froid est là ; cependant Jean-Louis, leur fils, né le 20 avril peut y échapper.
Quelle est la raison pour laquelle il s’établit dans ce village ? : je n’ai trouvé aucun indice qui me permet de répondre à la question.
Le 05/11/1747 : « Dans la maison d’Antoine Prudhomme au lieu de Montclar à la déligeance de Jean-Louis Teste consul moderne dud lieu se sont assemblés en conseil général … ». [3] Le nom de Jacques Guilhot est écrit ; il n’est pas présent pour signer le document arrêté à cette date, de même à l’assemblée du 15/12/1748 où son nom apparait mais pas sa signature.
Et pourtant il sait signer ; voir celle-ci dans mon article ‘La Chapelle en Vercors, départ de ma branche cognatique’.
Jean-François, son fils, né le 08/08/1745 à Montclar, apiculteur, est inscrit le 16/03/1792 sur le registre de la garde nationale, selon la loi de l’Assemblée Nationale [4]; il est dit âgé de 44 ans ce qui amène à une naissance en 1748. Il est né en 1745 : puis-je dire qu’il ne connait pas l’année de sa naissance ?
Aussi, les prénoms ne sont pas inscrits en entier dans le registre : exemple Louis pour Jean-Louis Guilhot et mon ancêtre François pour Jean-François – en ayant auparavant vérifié qu’il n’existait un Louis et un François Guilhot dans le village.
Durant la période de l’an IV à l’an VIII mes ancêtres ne quittent pas leur village ; ils sont agriculteurs, ceci confirmé par l’étude du registre d’enregistrement des passeports du canton d’Aouste qui ne contient pas leur nom (L 1117, AD26).
Un arrière-petit-fils de Jacques, Louis est adjoint au maire lors du coup d’Etat de 1851 :
La municipalité de Montclar sur Gervanne est témoin des mouvements de Joseph Fauchier, cultivateur propriétaire au hameau de Vaugelas à Montclar.
L’adjoint au maire, Reboul dépose : « le 6 décembre, je fus acosté par Fauchier père, et le domestique d’Erand, qui me forcèrent à leur livrer la clef du clocher ».
Guilhot, adjoint aussi, dépose : « le 6 est venu me dire quil fallait partir, qu’on me fera voir les ordres plus tard ».
Dans la population des habitants témoignent : « Fauchier père et Boulard commandaient les gens de Vaugelas », « le 6, Fauchier, accompagné de quelques autres est venu me prendre au collet en disant qu’il fallait partir. Il était un des chefs du mouvement ».[5]
Louis est élu maire de la commune de Montclar jusqu’en 1861, aux élections du 12/09/1852 ; Sur un extrait du cahier des délibérations en date du 14/11/1852 [6] :

Je ne sais s’il est plus tranquille dans son époque que pendant celle où vivait son arrière-grand-père Jacques : au 01/06/1749 : « « Lesdits consuls qu’il est nécessaire de nommer des gardes de bois champêtre rapport aux grands dommages qu’il est fait dans la récolte. Lesquels dits assemblés après avoir ouï les remontrances du dit consul ils ont conclu et délibéré qu’ils nomment pour Montclar (les noms suivent) seront tenus de veiller exactement sur les fruits et récoltes et bois et toute sorte de dommage ».[7]
Le 17/11/1792 : un registre contenant le nombre d’armes et munitions qui existent dans la commune de Montclar ET Vaugelas : « Louis Guilhot un fusil de chasse ».[8] Il s’agit de Jean-Louis Guilhot, fils de Jacques.
La descendance de Jacques est toujours présente sur la commune de Montclar et au XXe siècle nait en 1928 René Louis Guilhot.
Un petit-fils de Jacques, Jean-Pierre, est dit rentier à Montclar au quartier des Combes (recensement année 1861 vue 13, AD26) : il cultive les pommes de terre, des céréales telles le seigle, l’avoine, il a également peut-être des noyers.
Représentation du quartier sur le cadastre[9] :

Pour aller plus loin dans l’étude des églises du Vercors :
Page 66 et page 67, la Drôme romane, H. Desaye et J.N. Couriol, plein ceintre éditions, cote 726, bibliothèque la Passerelle, Bourg Les Valence.
Et en complément :
Beaufort et sa région par Jean-Noël Couriol, revue drômoise numéro 569 de 09/2018.
[1] Page 27, regard magazine numéro 120, 01/2022
[2] Page 82, Montclar sur Gervanne, Pierre Payon et Jean-Noël Couriol, revue drômoise, tome C, numéro 536, juin 2010
[3] 3 E 152, E dépôt Montclar
[4] 3 E 152/1, E dépôt Montclar
[5] 1 M 1353, AD26
[6] 3 M 611, AD26
[7] 3 E 152, E dépôt Montclar
[8] 3 E 152, E dépôt Montclar
[9] 3 P 3447/8, section 3, le village de Montclar : (direction du Nord au-dessus de ce quartier)
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