Le Chaffal où mon ancêtre Augustin Moulin (Sosa 782), travailleur, se marie vers le 19/04/1732 avec Benoîte Eynard – cm 2 E 6270 folio 137 du 19/04/1732 chez Prompsal à Châteaudouble (manque l’année 1732 dans les registres paroissiaux de Le Chaffal).

Extraites de l’exposition « chemins faisant : une histoire des routes du Vercors », Année 2020, AD26

Dans un cahier de Léoncel un auteur évoque les bandes de pillards, appelés routiers, pendant la période de la guerre de cent ans, qui furent une menace pour l’abbaye de Léoncel. [1]
J’émets l’hypothèse que ces hommes désœuvrés par une des trêves de ce conflit passèrent par la paroisse Le Chaffal et firent des dégâts.
« Le site du Chaffal est remarquable par sa position en belvédère, à 1021 mètres sur un replat dominant le creux du Pêcher. A l’exception d’un bâtiment récemment couvert, le hameau qui continue de donner son nom à la commune est aujourd’hui en ruines ; Il a été détruit par les Allemands en 1944. A cette date, l’église romane dédiée à Saint-Robert, désaffectée depuis les années 1920-1925 était encore debout. Laissée à l’abandon après 1944, elle s’est progressivement affaissée et démantelée ».[2]
L’année 1567 voit les huguenots faire des dégâts écrit Jules Chevalier.[1]
[1] Page 25, Beaufort et sa région par Jean-Noël Couriol, revue drômoise numéro 569 de 09/2018

Le Chaffal en 1918, cliché Raoul Blanchard, Ipimov fond IGA.
« Du 7 may 1644 : Esglise parochiale du Chafal, sous le vocable de Saint-Robert, au mandement de Châteaudouble, Dom Estienne François, prieur de Léoncel, commis pour le divin service que quinze en quinze, et fonctions curiales, moyennant 50 livres. Prieur : le sieur de Vilar, prieur de Beaumont, au diocèse de Valence.
Le presbytère est voûté, menace ruine ; les fenestres du chœur sont sans vitres et chassis. La nef est couverte, n’est pas pavée, ni blanchie et menace de ruine. Point de fonts baptismaux. L’autel du chœur est sans tableau, sans tabernacle, ciboire et sans lampe. Il y a 4 nappes, un calice d’estain avec sa patène, corporal et voile ; une croix et burette d’estain ; un missel, aube et chasuble. (…) les fonds ont été aliénés ou usurpés par le désordre des guerres civiles. Au clocher, il y a deux cloches.
Il y a 40 maisons, toutes catholiques, faisant environ 120 communiants ».[3]
Mon ancêtre Augustin travaille, peut-être avec un bail à fermes, dans une exploitation aux ordres du prieuré du Chaffal ou dans une exploitation coiffée des fermiers généraux aux ordres du domaine des cisterciens.
Ces deux ordres religieux proches voisins définissent les limites de leurs possessions, ceci pour éviter les conflits, qu’ils laissent en fermage et en métayage.
« Le prieuré du Chaffal appartenait au réseau casadéen, c’est à dire à la mouvance de la grande abbaye de la Chaise-Dieu, fondé entre 1043 et 1050 par Robert de Turlande ».[4]
« Les moines de Léoncel perçurent des dîmes et des cens, avec d’importantes variations dans le temps comme dans l’espace, dans les communautés du Chaffal … ».[5]
Et pour continuer avec peut-être l’autre métier d’Augustin, éleveur de mouton pour les gains à percevoir sur la vente de la laine :
Le 19/04/1732 sur son contrat de mariage le notaire note que la future épouse s’est épargnée par son travail et industrie la somme de deux cent trente-neuf livres (2 E 6270 folio 137).
Le 03/03/1726 Jean Moulin se marie avec Marie Brun ; elle apporte en dot 68 livres qu’elle a économisé « en brebis » et « en toile » – contrat de mariage 2 E 6268 folio 202 chez Prompsal à Châteaudouble.
« Aucune maison n’est dépourvue de métier à tisser le drap ».
« Châteaudouble, Combovin et Peyrus se partagent la fabrication de drap de laine de tout le plateau de Léoncel, jusqu’à et y compris Chaméane, Le Chaffal et la Vacherie. En l’an III (1795), les habitants du Chaffal vendent leur laine, parfois avant même que la tonte ne soit faite, ou aussitôt qu’elle est récoltée, aux fabricants de Peyrus où, sur 101 feux (familles), 66 pratiquent la confection de drap de laine ».[6]
Complément d’information :
» Sous l’ancien régime, la Vacherie forme une communauté distincte, rattachée à la paroisse du Chaffal ».[7]
« Que tous les métaux qui sont dans les maisons nationales, celles des émigrés et celles de la ci-devant liste civile, serviront à la fabrication d’armes et seront mis à la disposition du ministre de la Guerre/Pansu ainé dressait un reçu au citoyen François Moulin agent national de la commune de La Vacherie (modeste village de montagne qui n’était relié à la plaine que par un mauvais et dangereux chemin muletier) pour ‘la quantité de 275 livres de fer et 34 livres de cuivre provenant de l’église de la commune ».[1]
[1] Page 170, la patrie en danger par Michel Garcin, édition Nigel Cauvin
[1] Page 96, Vercors terre monastique et canoniale, cahier de Léoncel numéro 11
[2] Page 112, Vercors terre monastique et canoniale, cahier de Léoncel numéro 11
[3] Page 311, tome 46, année 1812, par Jules Chevalier, Société d’archéologie et de statistique de la Drôme
[4] Page 111, Vercors terre monastique et canoniale, cahier de Léoncel numéro 11
[5] Page 99, Vercors terre monastique et canoniale, cahier de Léoncel numéro 11
[6] Page 70, 71 l’élevage ovin à Léoncel et la production lainière, cahier de Léoncel n°10, 08/1993
[7] L’élevage ovin à Léoncel et la production lainière, cahier de Léoncel n°10, 08/1993
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